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Sur les traces de ...

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Françoise Héritier, Anthropologue, Ethnologue et Féministe.

Françoise Héritier est née le 15 novembre 1933 à Veauche dans la Loire, décédée le 15 novembre 2017, elle repose à Marcigny, terre de sa famille maternelle. Petite fille de familles paysannes par son père auvergnat et sa mère bourguignonne, elle se souvient « Mes grands-mères ont joué un rôle essentiel dans la manière dont j'ai constitué mes intérêts anthropologiques. Ces deux femmes, qui ne s'aimaient pas, devaient se supporter un certain nombre de jours par an dans la maison familiale de Saône-et-Loire.

Françoise Héritier - Sa vie

Nous, les filles, tricotions à leurs pieds et étions témoins de conversations étonnantes. Elles parlaient de personnes que nous ne connaissions pas « l'Antoinette » qui venait d'épouser un tel, le frère de tel autre, etc. J'essayais alors de me représenter mentalement les situations de parenté. C'était une gymnastique difficile mais qui me motivait et qui m'a beaucoup aidée plus tard dans mon métier. Le recueil des données sur le terrain est un travail primordial et passionnant que je le dois à mes grands-mères. »

 

Dès les années 40, lors de ses vacances en auvergne dans sa famille paternelle, ou pendant la période de la guerre ou elle a été placée chez ses grands-parents en Auvergne, Françoise Héritier, enfant découvre la société paysanne où la répartition des tâches entre hommes et femmes dépendaient des systèmes de hiérarchie entre eux. Elle considère très tôt que la rigidité des usages et notamment la domination des hommes sur les femmes étaient dans un premier temps, la conséquence de l’archaïsme du monde paysan par son isolement géographique et de sa pauvreté.

 

A Paris, elle entre au lycée Racine à 13 ans, puis au lycée Fénelon et entame ses études universitaires de géographie, histoire et ethnologie à la Sorbonne et au musée de l’homme. L’université l’ouvre sur la culture universitaire, politique, musicale, littéraire, cinématographique absente de son environnement familial.

 

C’est le début de son émancipation intellectuelle. En 1958, suite à un séminaire de Claude Lévi-Strauss, elle décide de partir en Afrique occidentale pour étudier le terrain de la haute volta (Burkina Fasso) chez les Samo.

 

Elle consacrera une grande partie de ses études d’ethnologie aux sociétés africaines. En 1967, elle entre au CNRS et reçoit en 1978 la médaille d’argent du CNRS pour ses travaux sur le fonctionnement des systèmes semi-complexes de parenté et d’alliance.

Professeure honoraire au Collège de France où elle occupait la chaire d’étude comparée des sociétés africaines. Directrice du laboratoire d’anthropologie sociale, directrice d’études à l’école des hautes études en sciences sociales, Françoise Héritier est une anthropologue de renom international, ayant pris la succession de Claude Lévi-Strauss au Collège de France. Médaille d’argent du CNRS en 1978, elle a reçu le prix Irène-Joliot-Curie créé en 2001. L’auteur notamment de « Masculin/féminin » a consacré l’essentiel de ses recherches aux fondements de la domination masculine.

 

Françoise Héritier est une intellectuelle engagée pour la cause des femmes et pour les droits des plus faibles.  En introduction de « La pensée en mouvement », elle écrit «dans ma jeunesse, j’étais plus intéressée par l’ailleurs et l’autrefois que par l’ici et maintenant…ma rencontre avec Claude Lévi-Strauss a changé ma vie en m’orientant vers l’anthropologie sociale(…) il ‘sagit de rapprocher des imaginaires, de faire comprendre des milieux et des itinéraires, de retracer le cours d’une pensée dont je crois pouvoir dire qu’elle est toujours et encore en mouvement »


« Les injustices et les violences qui frappent les femmes ne sont pas des épiphénomènes culturels mais un phénomène universel ». Puis, « l’homme est la seule espèce animale, parmi les mammifères en tout cas, où les mâles tuent les femelles ».

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